Luc, moniteur à la 78 et son parcours dans le Gymkhana Moto

L’année derniere, la CASIM 78 a décidé de soutenir Luc, un de nos moniteurs, pour sa participation au Championnat d’Europe de MotoGymkhana.

Il nous raconte ci dessous son aventure:


Il était une fois un petit garçon qui, aussi loin qu’il s’en souvienne, aimait la moto.
Il dut attendre très longtemps avant d’effleurer du doigt son premier tromblon mécanique. Un tas de boue immonde motobécane prêté par son meilleur ami.
Il dut attendre la trentaine d’années avant d’enfin obtenir le saint Graal …
Ça y est, c’est fait, sa première moto l’attend… dans le garage de son meilleur ami (encore lui), elle est belle, elle brille, elle resplendit (non en fait elle est moche terne et c’est un Fazer, mais elle n’est pas chère).
Elle ronronne, il enclenche la première et…. Raaaackkkk criiiccchhe. Le ciel lui sourit et le bitume s’incruste dans son dos.
Son avenir était tout tracé, il passera donc le plus clair de son temps couché par terre à côté de sa moto, d’une manière fortuite.
Il chercha donc plusieurs années et au détour de la toile il tombe (encore) sur des petits êtres bridés, couchés sur leurs motos à vouloir s’entortiller de force autour de cônes.
Eureka en voilà une idée… LE MOTOGYMKHANA
Trop bien, ça ne roule pas trop vite, ils sont près du sol, et on peut le faire avec n’importe quelle moto.
Le premier essai se passera en 2015, sur un parcours appelé GP8, un temps médiocre mais pas ridicule.

 

Ça y est la machine est lancée. La puissance du 4 cylindres hurlant à la mort résonne sur les parkings froids de Leroy Merlin…. Non c’est aussi des conneries. 
Faute de temps il commencera cette aventure 1 an plus tard. Son rêve vient de s’envoler. Les inscriptions aux championnats d’Europe se terminent sans qu’il ait su qu’elles avaient commencé.
Oh rage, oh désespoir. Tant pis 2017 sera son année.
Le petit garçon a bien grandi, il est devenu plus fort, plus beau, plus rapide….
Ça y est la date approche, un cadeau va lui tomber (encore) du ciel, il croise le chemin de l’association C.A.S.I.M. et celle d’un soldat de la route passionné lui aussi par les cônes.
L’association porteuse de grande valeurs décident d’aider deux têtes brulées à aller au bout de leur rêves.
Ça y est les inscriptions sont faites, les valises se bouclent, les chronos claquent, les motos raclent le bitume. Les motos sont poussées a des limites jamais atteintes par le commun des mortels.
Bon nous saurons plus tard dans ce C.R. qu’en fait leurs temps est certes respectables mais loin ….très loin des autres mais ceci est une autre histoire.
La date approche les deux compagnons de fortune découvrent l’existence d’autres timbrés de la poignée qui comme eux rêvent juste de poser leurs roues sur un circuit de motogymkhana(en fait un simple parking de supermarket avec des cônes posés n importe où).
Des liens se crées, des teams s’organisent, des covoiturages se mettent en place….soudain c’est le drame. Une dernière chute eue raison du partenaire du petit garçon, que faire ??? Non pas possible pas si près du but.

Il faut faire quelque chose.

Lui acheter deux mains neuves fut envisagé mais vite abandonné.
Tant pis après un dernier appel lancé en vain le petit garçon déçu, mais vraiment très déçu, s’en est allé seul vers le soleil couchant (non en fait il partait plein nord mais bon …). Seconder par son meilleur ami (fidèle), c est direction Lelystad aux Pays Bas qu’ ils partirent.


Après s’être réunie au camping situé juste a cote du praticable, la team France avec ses valeureux chevaliers se couchèrent bien tard le vendredi soir. Laissant un premier souvenir aux voisins européens présent aux alentours. On remarquera par exemple que l’équipe tchèque avait un niveau d’alcoolémie plus haut que celui des français, par contre à 22 h 30 il n y a plus personne ils étaient déjà couchés. Nous apprendrons plus tard qu’il consommait du freine tard. 
Ça y est le premier jour du championnat européen est la a porté de doigt, tout le monde s’agite, tout le monde est nerveux… non en fait on dirait que tout le monde a du mal a décollé, certains ont encore la marque de l’oreiller. L’image du français, béret sur la tête, baguette sous le bras prend tout son sens. Direction le petit déj. et la douche salutaire pour se réveiller.
Ils réussissent a partir après avoir rempli les machines.

La, c’est un rêve éveillé…. Partout où son regard se pose il voit des gens habillés full cuir… huuum la journée sera chaude! Qu’avez vous pensé je me dis juste qu avec ce ciel bleu azur on aura très chaud, très très chaud. Il y a aussi tout plein de motos alignées. on remarque que les nôtres sont plus belles, bien plus belles.

Nous voila parti pour une journée d’entrainement. les tours s’enchaînent. les pneus chauffent. les freins brûlent. une moto dans le fond prends feu …

Non pas vraiment mais plusieurs finiront au tas gentillement, rappelons que dans cet exercice nous dépassons rarement les 30 km/h.

Les records tombent, les pneus s’usent de plus en plus.

C’est l après midi tout le monde alterne sur le praticable des figures de plus en plus osées.

La fatigue arrivant nous prenions la décision de rentrer au bercail.
rapidement le repas s organise les brochettes et saucisses volent d’assiettes en assiettes et l alcool de melon coule a flot.
Le petit enfant en a pris plein les yeux… qu il est loin le temps ou il se pensais le roi du bac a sable. Ici les pendules sont remises a l’heure.
Son niveau est ….pas si mauvais mais c est dingue la différence de niveau.
Alors qu’il peine a essayer de rentrer fort dans ces petits virages maudits, certains les passent a une main voir sans les mains.

La nuit est tombée depuis fort longtemps et le concours de qui a la plus grosse touche a sa fin, tout comme l entente franco-anglaise, après plusieurs grognements primaires nous avons vu une tente se déplacée par 3 porteurs féminins en direction d’un lieu moins bruyant…..lol.
La nuit fut bonne et le petit garçon se lève avec une boule au ventre, c’est le grand jour.
Aujourd’hui sa vie se joue, toute son existence concentrée en un seul moment….
Le petit déj est vite avalé, juste envie d’y retourner, il y avait un certain kristian qui semble vouloir se la raconter un peu trop. le petit garçon veut montrer de quel bois on se chauffe en France.
On apprendra plus tard que le petit Kristian n’est autre que le numéro un européen … seulement.
Sa machine est juste une tuerie allégée au maximum.
Pour info il a mis un bocal pour l essence de deux litres en guise de réservoir et recouvert l ancien par du carbone avant de l enlever. Il a aussi enlever le bocal de frein arrière et mis juste une durite pour gagner du poids. ensuite il a changer la couronne pour plus d’accel. et ses freins sont taillés dans la masse. 
Malgré cela il perdra sa place de numéro un ce jour la …..c’est balaud.

L’équipe française est dans la place, après une présentation de la journée tout le monde est sur le pied de guerre.
Nous avons trente minutes pour faire la reconnaissance du parcours a pied ensuite ce sera les passages individuels. chacun y va de sa méthode, certains courent, d’autres marchent, quelque uns … ne font rien.

Les tours s’enchaînent et enfin le run du petit garçon arrive. Il se lance, zig zag, virevolte fais chuter des cônes mais il reste concentré. Ca y est après 2mn30 d’efforts il s’arrête.

 

La foule est en délire, on scande son nom …… Kristian Kristian Kristian …. »mais je m’appelles pas comme ça, moi c’est Luc !!! »
Non loin de la, kristian s’envole et semble littéralement volé au dessus des cônes un run presque parfait qu’il finira en 2mn …. oui c est ça 2mn. lui quand il as fini son tour il as le temps d’aller se doucher pendant que le petit garçon fini le sien. la vie est injuste mais c’est ainsi.


 

L’après midi le second run ressemblera a s’y méprendre au premier. pas de grands changements au classement mais la fierté d’avoir réussi a se dépasser.
Ca y est c’est la fin, tout le monde repart la tête haute et pleine de souvenir. 
Le petit garçon est heureux et ne remerciera jamais assez ceux qui ont eu confiance en lui et lui ont permis de réalisé son rêve. MERCI LA CASIM 78
Le retour prends un gout de nostalgie et de manque. reste plus qu’a ce que le garçon grandisse et devienne encore plus fort et plus beau. 

VIVEMENT L ANNÉE PROCHAINE.

Merci à toi Luc pour ce compte rendu et bravo pour être aller au bout de cette aventure.