Vous trouverez ci dessous le compte rendu de ce CPM par 2 stagiaires, Nadim et Yves:
En cette belle journée du dimanche 22 mai 2022, rendez-vous est donné à 9H30 dans un petit coin perdu de Méry-sur-Oise. Nous sommes une petite dizaine de participants fièrement harnachés sur nos trails et entourés de nos chers Casimirs. Le temps est beau et compte tenu de ce qui nous attend, c’est une très bonne chose…tant pis pour les 3 litres de sueur que nous avons perdus en compensation de cet avantage.
La journée est prévue en deux parties. La formation théorique et les bases sont apprises le matin. La mise en pratique se fait l’après-midi, avec une balade dans un cadre 100% nature, à part nos gros trails bien bruyants. L’environnement nous pardonnera cette bonne tranche de plaisir.
Faisons d’abord le focus sur la première partie. Elle se déroule sur un site encore plus perdu que notre point de rendez-vous, un joli plateau TT, parfait pour notre intronisation. L’ironie fait que pour s’y rendre, il fallait presque avoir déjà suivi la formation du matin. Certains qui auront goûté le sable de prêt ne pourront qu’acquiescer. Peu importe les difficultés, là où nos moniteurs vont, nous suivons en toute confiance.
En ce qui me concerne, c’est la découverte totale de la pratique du « tous chemins » et je ne m’attendais pas à une telle série d’épreuves mouvementées. Mais, à la fin, quelle récompense d’avoir surmonté toutes ces étapes. On en sort humble mais grandi tout de même d’avoir su nous familiariser avec le comportement atypique de notre monstre métallique sur des chemins alambiqués !
Le matin commence avec de la pure explication, toujours débout sur ses repose-pieds et ce sont les appuis de nos pieds qui font tourner la moto, nos bras sont au plus souple sur le guidon. De toutes façons quand on comprend que le guidon et la roue avant peuvent aller dans une autre direction que celle de la moto, on a vite fait de ne s’intéresser qu’aux appuis de nos pieds. Cette image à elle seule nous fait comprendre que ce qu’il se passe en off road n’a rien à voir avec notre conduite sur route. Il faut lâcher ce que nous avons appris et repartir sur une nouvelle base.
Une fois la théorie passée, nous attaquons les exercices pratiques. Au programme, maniabilité sur sol chaotique, passage de zones sableuses, franchissement de bosses, montées et descentes dans la rocaille et la terre, calage en montée, démarrage debout, tout y passe. A chaque hésitation, à chaque maladresse, c’est la moto qui peut être à terre, donc mieux vaut être concentré. L’apprentissage de la journée aura été l’humilité mais aussi l’entraide, sans les petits copains de la Casim, certains auraient pu rester sécher sous leur moto. Mais rassurez-vous, si chute il y a, c’est à petite vitesse et sans gros bobo. Ça rassure les néophytes, et je crois les autres aussi.
A l’issue de cette matinée intense, c’est la pause déjeuner bien méritée. La bouteille d’eau sera notre meilleure amie après toutes ces épreuves. Nous pique-niquons sur le site des exercices sous un beau soleil.
Nous quittons le plateau TT pour rejoindre le point de départ de notre balade tout chemin.
Direction le Vexin par la D14 jusqu’à Château sur Epte.
Halte au pied du château, c’est une magnifique ruine en restauration. J’ai entendu dire que les proprios seraient prêts à ouvrir les portes à la CASIM 78 pour un pique-nique dans la cour du château, ça laisse rêveur, ambiance garantie.
Arnauld (et ses collègues) nous donne quelques consignes pour le bon déroulé de la balade. Respecter une distance de sécurité entre chaque moto mais aussi respecter les autres usagers des chemins, vététistes, randonneurs, cavaliers… quitte à s’arrêter et couper les moteurs. En tant que randonneur j’apprécie particulièrement cette consigne, l’objectif est de ne pas être les mal aimés de nos sentiers et que les autorités nous laissent vivre notre passion.
C’est parti pour une heure et demi de balade. C’est le moment de mettre en pratique ce que nous avons vu sur le plateau ce matin.
Position debout, jambes légèrement fléchies, les bras détendus on laisse vivre sa roue avant et on dirige sa moto avec les appuis des pieds, le corps doit être mobile sur la moto. Nous sommes de vrais funambules. Les cailloux volent chassés par les pneus de nos motos en un claquement qui fait s’envoler les perdrix au-dessus des blés. Arnauld, qui ouvrait, a même vu une biche traverser le chemin devant lui.
Quelques très courts passages routiers nous permettent de retrouver les chemins en bordure de champs sous le magnifique ciel du Vexin. Nous enchainons les terrains caillouteux, herbeux et quelques chemins plus roulant jusqu’à Fourges qui est à mi parcours . Une pause bien venue, il fait chaud sous le casque et notre pratique est plutôt physique. Quelques-uns se laisseraient bien tenter par une baignade dans l’Epte, l’endroit est vraiment chouette.
Malheureusement nous allons perdre nos amis de la Casim 91 pour une fuite d’huile sur une moto, ils préfèreront prendre la route du retour. On espère qu’ils sont rentrés chez eux sans trop de soucis (NDLR : oui, confirmé par le forum).
Cette pause à Forges est aussi stratégique. Elle permet à Arnauld et JP de nous préparer aux passages un peu plus techniques qui vont suivre. D’abord une longue descente caillouteuse puis une longue montée… caillouteuse aussi et ça vire aussi… un peu. Les deux difficultés seront avalées sans problème. Il faut dire que sur le plateau du matin nous avions fait beaucoup plus dure.
Retour à Château sur Epte après cette boucle de 28 Km avec 356m de montée et 367m de descente, 24 Km/h de vitesse moyenne et 66 Km/h de vitesse de pointe. Au total 2 heures de rando avec la pause.
C’est donc un autre univers de la moto que nous avons découvert pour certains d’entre nous, une pratique exigeante qui demande à ce que l’on « coupe le cerveau » expression rappelée 106 fois par nos instructeurs au cours de la journée. C’est vrai que j’ai eu l’impression d’être un gamin dans les meilleurs moments de la journée, de fonctionner à l’instinct, de jouer avec les équilibres. Il n’empêche, devant la big descente sur le plateau le matin … j’ai pleuré ma mère !
Merci à Arnauld, Pascal et JP qui nous ont encadrés pendant cette randonnée tout chemin.
Après un jour de recul sur la journée « tous chemins » on se rend compte que tout le bas du corps a bien travaillé, c’est l’heure des courbatures, nos muscles ont bien mémorisé que nous avons passé la journée debout sur la moto. Au final, une journée que je recommande franchement aux possesseurs de trails pour découvrir une façon originale de manier leur moto dans un cadre différent de la route.
Merci à tous les participants et encadrants qui ont transformé cette journée en réussite.
Merci à Nadim et Yves pour la rédaction de ce CR.